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Comment expliquer l'échec du Hirak en Algérie

Publié le 30 janvier 2024 Mis à jour le 9 février 2024

Conférence organisée par le REPI, l'OMAM et le SMMAC. Intervenant: Luis MARTINEZ, Sciences Po Paris

Résumé

Le Hirak algérien, peut-il disparaitre comme a disparu le mouvement du 20 février au Maroc ? Peu étudié, la disparition du mouvement social est pourtant une réalité politique. Il reste à comprendre les raisons qui expliquent comment un mouvement social d’une telle ampleur peut disparaitre. Que s’est-il passé avec le Hirak algérien ? En puisant activement dans la mémoire et les symboles collectifs, le Hirak représente une synthèse des imaginaires des différents mouvements de protestation qui l'ont précédé - du « Printemps berbère » des années 1980 au mouvement islamiste des années 1990. Comme ces mouvements précédents, le Hirak a créé un programme révolutionnaire -le changement de régime- qui se heurte aux intérêts et à l'agenda politique de l'armée. Le rôle de l’armée dans la vie politique peut se définir comme celui d’un régulateur central qui définit pour l’ensemble des partis politiques et mouvements la place et la fonction qu’ils doivent occuper sur la scène politique. L’armée est l’objet d’un sentiment ambigu auprès de la population : elle provoque à la fois un sentiment de fierté et en même temps de frustration. Alors que le mécontentement populaire et les troubles restaient présents et en augmentation tout au long de la présidence de Bouteflika, les appels à un changement politique fondamental étaient rares. Ainsi, lorsqu’émerge le Hirak, celui-ci est confronté à un régime politique qui a une longue expérience de lutte contre ses opposants internes, il dispose d’un savoir-faire qui sera sous-évalué par les protestataires du Hirak.


 

Luis Martinez est politiste et spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient, directeur de recherche à Sciences-Po-CERI depuis 2005. Professeur invité à l’université Columbia à New York (2000-2001) puis à Montréal (2007-2008), il a été observateur pour l’Union européenne en Afrique subsaharienne.


 

Inscription obligatoire par mail : omam@ulb.be


 

Mercredi 7 février 2024, 12-14 h

Salle Geremek
Institut d'Études Européennes
Université libre de Bruxelles
Avenue F. Roosevelt 39
1000 Bruxelles

Date(s)
Le 7 février 2024