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En quête de scandales politico-financiers: La figure du muckraker à l’heure des leaks
Publié le 21 mars 2025
– Mis à jour le 21 mars 2025
Séminaire de recherche coorganisé par les centres de recherche REPI, MMC & & CRPSD. Intervenant : Anthony Amicelle, Sciences Po Bordeaux | Université de Montréal
Résumé : Au tournant du XXe siècle, le mouvement des « muckrakers » - littéralement fouille-merdes - a incarné l’essor du journalisme d’investigation aux États-Unis, à l’instar de Lincoln Steffens dénonçant dans ses articles « la honte des villes américaines » en proie à une corruption systémique. Aujourd’hui, forts de plus d’une décennie de révélations sous forme de Leaks, Files et autres Papers, les membres du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) se décrivent comme des « muckrakers modernes », avec pour signes distinctifs la transnationalisation croissante de leurs pratiques journalistiques, et leur instrumentation algorithmique permettant de traiter de grandes masses d’informations. Comme leurs illustres prédécesseurs, ils n’hésitent pas à appeler à la mobilisation collective pour « un monde débarrassé de la corruption, des injustices et des inégalités », oscillant entre la figure du journaliste, de l’entrepreneur de cause en croisade morale contre les illégalismes des élites dirigeantes, et celle du justicier auxiliaire aux velléité punitives plus affirmées.
C’est cette figure renouvelée du muckraker et ses ambiguïtés qu’Anthony Amicelle propose d’interroger dans le cadre du dernier séminaire de sa chaire internationale à l’ULB, et ce en revenant sur les réactions suscitées par les Pandora Papers. Présentés comme la plus grande enquête de l’histoire du journalisme lors de leur parution en 2021, les Pandora Papers sont annoncés comme le point d’orgue des précédentes révélations sur les paradis fiscaux et les dérives du capitalisme financier à travers le monde. Mais alors que les représentants de l’ICIJ entretiennent sciemment le parallèle entre enquêtes journalistiques et enquêtes police-justice, au point de donner l’impression qu’informer sert d’abord à punir, la mise en scène de ces « Panama Papers sous stéroïdes » n’a pas l’effet anticipé dans l’espace public, coincée entre l’évidence d’un système offshore scandaleux et le piège de la faute pénale introuvable. In fine, sans cesse exposées par des fuites de données et sans cesse justifiées comme légales si ce n’est légitimes par des parties prenantes toujours plus nombreuses, les pratiques transnationales de jeu avec les règles fiscales échappent à toute mobilisation d’ampleur, ce qui amène par ailleurs à s’interroger sur l’impuissance de la forme scandale en la matière.
Titulaire d’une chaire internationale à l’Université libre de Bruxelles pour l’année 2024-2025, Anthony Amicelle est Maître de conférences à Sciences Po Bordeaux et professeur associé à l’Université de Montréal. Il est rattaché au Centre Émile Durkheim et collaborateur scientifique au REPI. Croisant la sociologie politique de l’international, l’économique politique et la sociologie de l’action publique, ses recherches portent principalement sur les politiques contre la finance illicite et la corruption.
Modérateur : Julien Jeandesboz, Université libre de Bruxelles - REPI
Inscription obligatoire avant le 15 avril : https://forms.office.com/e/KAzWp2V0Tu?origin=lprLink
Jeudi 17 avril 2025
12-14 heures
REPI (Recherche et Etudes en Politique Internationale)
Université libre de Bruxelles
IEE– Salle Spaak
39 avenue Franklin Roosevelt
1050 Bruxelles
C’est cette figure renouvelée du muckraker et ses ambiguïtés qu’Anthony Amicelle propose d’interroger dans le cadre du dernier séminaire de sa chaire internationale à l’ULB, et ce en revenant sur les réactions suscitées par les Pandora Papers. Présentés comme la plus grande enquête de l’histoire du journalisme lors de leur parution en 2021, les Pandora Papers sont annoncés comme le point d’orgue des précédentes révélations sur les paradis fiscaux et les dérives du capitalisme financier à travers le monde. Mais alors que les représentants de l’ICIJ entretiennent sciemment le parallèle entre enquêtes journalistiques et enquêtes police-justice, au point de donner l’impression qu’informer sert d’abord à punir, la mise en scène de ces « Panama Papers sous stéroïdes » n’a pas l’effet anticipé dans l’espace public, coincée entre l’évidence d’un système offshore scandaleux et le piège de la faute pénale introuvable. In fine, sans cesse exposées par des fuites de données et sans cesse justifiées comme légales si ce n’est légitimes par des parties prenantes toujours plus nombreuses, les pratiques transnationales de jeu avec les règles fiscales échappent à toute mobilisation d’ampleur, ce qui amène par ailleurs à s’interroger sur l’impuissance de la forme scandale en la matière.
Titulaire d’une chaire internationale à l’Université libre de Bruxelles pour l’année 2024-2025, Anthony Amicelle est Maître de conférences à Sciences Po Bordeaux et professeur associé à l’Université de Montréal. Il est rattaché au Centre Émile Durkheim et collaborateur scientifique au REPI. Croisant la sociologie politique de l’international, l’économique politique et la sociologie de l’action publique, ses recherches portent principalement sur les politiques contre la finance illicite et la corruption.
Modérateur : Julien Jeandesboz, Université libre de Bruxelles - REPI
Inscription obligatoire avant le 15 avril : https://forms.office.com/e/KAzWp2V0Tu?origin=lprLink
Jeudi 17 avril 2025
12-14 heures
REPI (Recherche et Etudes en Politique Internationale)
Université libre de Bruxelles
IEE– Salle Spaak
39 avenue Franklin Roosevelt
1050 Bruxelles
Date(s)
Le 17 avril 2025