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AAC "Accord d’Arusha pour la paix et la reconciliation au burundi : l’esprit et la lettre rehabilitables ?"

Publié le 3 octobre 2022 Mis à jour le 3 février 2023

Conférence internationale sur le Burundi. Comité organisateur : Christophe Wasinski (Université libre de Bruxelles), Emmanuel Klimis (Université Saint-Louis), Gérard Birantamije (Université libre de Bruxelles), Libérat Ntibashirakandi (Université Libre de Bruxelles),...

Les chercheurs sur des thématiques variées relevant des sciences sociales, politiques, juridiques et économiques se retrouveront à l’Université libre de Bruxelles, le 31 octobre et le 1er novembre 2022, pour présenter et échanger sur les résultats de leurs travaux scientifiques relatifs aux enjeux de consolidation de la paix et de réhabilitation de l’Accord d’Arusha au Burundi. Des doctorants, des acteurs politiques, des représentants des organisations de la société civile et des ONG seront associés aux débats. Cette conférence se déroulera en deux temps. Le premier temps sera consacré à des interventions des académiques sur les différents contours de l’Accord : contenu, mise en œuvre, échec de la mise en œuvre, sa (dé)politisation, ce qu’il reste de l’Accord , le poids des garanties et des réserves, les implications sous-régionales de la (non) mise en œuvre des accords de paix, etc. La deuxième partie sera davantage consacrée aux plaidoyers (‘advocacy’) avec des interventions des acteurs politiques ayant négocié et/ou signé cet Accord, des acteurs de la partie gouvernementale burundaise, des membres d’ONG internationales ayant suivi la mise en œuvre de l’Accord, etc. La partie sera sous la forme d’un podium/forum de discussion modéré par des personnalités du monde des médias ayant suivi le processus de paix d’Arusha.

Contexte 
L’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi, signé le 28 août 2000 à Arusha, a constitué la clé de voûte de la paix, la sécurité et la stabilité du pays pendant plus d’une décennie, en plus d’inspirer la Constitution de 2005 qui, malheureusement n’a pas été respectée tant dans son esprit que dans sa lettre. 

Que reste-t-il de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation ? Est-il toujours un gage de de solutions aux questions graves d'insécurité, de mise à sac des mécanismes d'équilibre, aux problèmes de stabilité, d'exclusion politico-ethnique, de mauvaise gouvernance, de corruption, de justice équitable, de libération de prisonniers politiques, de retour et d’insertion des réfugiés et des déplacés intérieurs, de violations massives des droits de l'homme, de paupérisation extrême de la population, de coopération régionale et internationale,  d'éducation et de santé ?  

Rappelons à toutes fins utiles que cet accord avait pour visées de mettre fin non seulement aux cycles de violence que connaissait le Burundi depuis son indépendance, mais aussi aux causes profondes du conflit burundais telles qu’identifiées par les acteurs en pourparlers : « massacres délibérés, violence généralisée et exclusion » (Protocole I, Article 3, Alinéa 1) ; « actes de génocide, des crimes de guerre et d’autres crimes contre l’humanité ayant été perpétrés depuis l’indépendance contre les communautés ethniques hutu et tutsi au Burundi ». (Protocole I, Article 3, Alinéa 3). 

Pour atteindre ces visées, l’Accord préconisait: « L’instauration d’un nouvel ordre politique, économique, social, culturel et judicaire au Burundi, dans le cadre d’une nouvelle constitution inspirée des réalités du Burundi et fondée sur les valeurs de justice, de la primauté du droit, de démocratie, de bonne gouvernance, de pluralisme, de respect des droits et libertés fondamentaux des individus, d’unité, de solidarité, d’égalité entre les hommes et les femmes, de compréhension mutuelle et de tolérance entre les différentes composantes politiques et ethniques du peuple burundais. » Article 5-1 du Protocole I. 

L’Accord d’Arusha et les autres accords, en l’occurrence l’Accord global de cessez-le-feu entre le Gouvernement de Transition et le CNDD-FDD, signé le 16 novembre 2003, et l’Accord Global de Cessez-le-feu entre le Gouvernement de transition et le PALIPEHUTU-FNL, signé le 7 septembre 2006, constituaient le socle sur lequel reposaient la paix, la sécurité, la réconciliation et la reconstruction du Burundi. Les acquis de ces accords furent indéniables durant la décennie 2000-2010 : la diminution des tensions ethniques, l’émergence d’une société civile dynamique et active, une presse libre et indépendante même si elle a été menacée ensuite par des lois liberticides, etc. 

Vingt-deux ans après sa signature, plusieurs observateurs nationaux et internationaux ne cessent d’alerter sur sa mise au rancart. Il s’agit notamment du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui, en date du 4 décembre 2020, demandait à l’Organisation des Nations Unies, l’Union Africaine, la Communauté d’Afrique de l’Est, la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs ainsi qu’à tous les Garants de l’Accord d’Arusha de coordonner leurs efforts pour aider les parties prenantes burundaises à appliquer l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation.  

C’est dans ce contexte que cette conférence internationale sur le Burundi dont le thème est «  ACCORD D’ARUSHA POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION AU BURUNDI : L’ESPRIT ET LA LETTRE REHABILITABLES ? » est organisée.  

Au cours de ce rendez-vous, des chercheurs sur des thématiques variées relevant des sciences sociales, politiques, juridiques et économiques se retrouveront à l’Université libre de Bruxelles, le 31 octobre et le 1er novembre 2022, pour présenter et échanger sur les résultats de leurs travaux scientifiques relatifs aux enjeux de consolidation de la paix et de réhabilitation de l’Accord d’Arusha au Burundi. Des doctorants, des acteurs politiques, des représentants des organisations de la société civile et des ONG seront associés aux débats. Cette conférence se déroulera en deux temps. Le premier temps sera consacré à des interventions des académiques sur les différents contours de l’Accord : contenu, mise en œuvre, échec de la mise en œuvre, sa (dé)politisation, ce qu’il reste de l’Accord , le poids des garanties et des réserves, les implications sous-régionales de la (non) mise en œuvre des accords de paix, etc. La deuxième partie sera davantage consacrée aux plaidoyers (‘advocacy’) avec des interventions des acteurs politiques ayant négocié et/ou signé cet Accord, des acteurs de la partie gouvernementale burundaise, des membres d’ONG internationales ayant suivi la mise en œuvre de l’Accord, etc.  La partie sera sous la forme d’un podium/forum de discussion modéré par des personnalités du monde des médias ayant suivi le processus de paix d’Arusha.

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